Baisse du tabagisme chez les jeunes : grâce au vapotage ?
Bien que l’unanimité soit loin d’être faite autour des bienfaits du vapotage, il est clair cependant que le nombre de personnes ayant arrêté de fumer après être passées de la cigarette classique à la cigarette électronique est important. On constate de plus en plus l’abandon de la clope au profit de la vape. Ce qui visiblement aide à réussir son sevrage tabagique et conduit à une baisse généralisée du tabagisme dont on se demande si chez les jeunes, il faut en attribuer aussi le mérite à l’e-cigarette.
Quand près de la moitié des jeunes Français fumaient
Il n’est pas possible de crier victoire, de se dire que tout va bien dans le meilleur des mondes pour la jeunesse dont l’industrie du tabac a depuis longtemps identifié comme sa première cible. Philip Morris indiquait déjà en 1981 que l’adolescence est la période à laquelle tout fumeur invétéré se met à la clope. Ils disaient des adolescents qu’ils sont les « consommateurs réguliers potentiels de demain ».
C’est ainsi donc qu’en France, on comptait près de 40% de jeunes âgés entre 16 et 25 ans parmi les fumeurs réguliers, la plupart ayant allumé leur première cigarette entre 11 et 12 ans. Des chiffres qui, malgré l’existence d’une loi sur la consommation de tabac des jeunes, posaient alors un problème sérieux de tabagisme juvénile en France.
Or, entre 2016-2017, on a constaté de manière générale, une baisse considérable du nombre de fumeurs quotidiens. A en croire le bulletin épidémiologique hebdomadaire, plus de 1,6 million de Français ont arrêté de fumer, dont une baisse de 23% chez les moins de 17 ans, dont on dit qu’un seul sur quatre désormais fume chaque jour. On attribuait alors les raisons de cette baisse généralisée du tabagisme, y compris celui des jeunes, au remboursement des aides au sevrage et à l’instauration du paquet neutre. Et le vapotage dans tout ça ?
La vape a-t-elle contribué à diminuer le nombre de jeunes fumeurs ?
Chez les jeunes plus particulièrement, il est donné à voir que la baisse de la consommation du tabac est en lien avec une augmentation de l’utilisation de la cigarette électronique. Autrement dit, tandis que s’amenuise la consommation de la cigarette par les jeunes, on assiste à une augmentation chez les mêmes, d’une consommation des e-cigarettes. Comme si tout à coup, on troquait l’une contre l’autre.
Certes, aucune étude ne rend évidente le lien entre l’un et l’autre, mais au moins on constate, et pas seulement en France, mais aussi aux USA, que de plus en plus de jeunes qui abandonnent la clope, c’est pour la vape. Ou si l’on veut, en optant pour la vaporette, ils arrivent à abandonner la clope. On est donc loin de l’effet que certains redoutaient, à savoir que l’e-cig serait une porte ouverte sur le tabagisme, qu’en fumant une e-cigarette, un jeune risquait de devenir un fumeur de tabac chronique. C’est, il faut le reconnaître, l’effet inverse qui se produit.
Or, se fondant sur les dangers de la nicotine, on assiste en France aujourd’hui à une vaste campagne de dénigrement de la vape, où certains n’hésitent pas à faire le lien entre vape et délinquance, transformant par un tour de passe-passe, la lutte anti-tabac en une lutte anti-vape. Tous ceux qui mènent ce combat sont sans doute oublieux des chiffres fournis par l’Office Français des Drogues et de la Toxicomanie, lesquels notent une baisse du tabagisme des jeunes qu’il faut encourager même si on déteste la vape.